mercredi 18 août 2010

Aux amis EEIiens

Les nouvelles encourageantes de la semaine :

- 80 % des candidats qui se présentent au concours de l'ONU n'y ont pas leur place (dans le sens où ils ne sont même pas formés au métier de traducteur ou de rédacteur), ce qui laisse plus de chances aux "vrais" candidats (youhou)

- 5 à 8 % des candidats réussissent le concours (heu, où est la bonne nouvelle, Céline ??) MAIS ceci sera suffisant pour renouveler les 40% de l'effectif onusien qui soit partira bientôt à la retraite, soit choisira d'autres horizons

- L'EII est une très bonne école (dixit les gens d'ici) (youhou bis)

Les conseils de la semaine :

- L'utilisation de l'expression "à l'instar de" fait rire les traducteurs ici ; non pas parce qu'il est incorrect de l'utiliser, mais plutôt parce qu'apparemment c'est devenu une mode des écoles de traduction d'apprendre cette expression aux élèves et du coup, on retrouve 100 copies de concours avec l'expression "à l'instar de" ! Hum, zut alors, moi je l'aimais bien cette expression ! Mais en gros, il n'est pas faux de vouloir l'utiliser mais comme disait le correcteur de l'épreuve qui nous a donné une petite séance privée lundi (après avoir passé à blanc l'épreuve du concours de cette année), il faut l'utiliser à bon escient. Ce que je ne savais pas, c'est que "à l'instar de" n'est pas un synonyme de "comme" ! Ca vous en bouche un coin, hein ? Et justement, le problème est que tout le monde l'utilise comme un mot à la mode synonyme de "comme" et ici, ça les fait marrer. En fait, "à l'instar de" est synonyme de "à l'exemple de", comme une imitation d'une référence et pas comme un "comme" de simple comparaison. Par exemple (c'était dans l'épreuve de 2010) : "Like Shakespeare, it can be difficult to read Rabelais". Ici, dire "à l'instar de Shakespeare, blabla" est faux puisque ce n'est pas que Rabelais a fait quelque chose qu'a fait Shakespearen lui-même, c'est juste qu'on compare le fait de lire l'un et de lire l'autre. On a tous appris quelque chose quand ils nous ont expliqué ça, aucun de nous ne le savait...

- Trois mots dont il faut se méfier car leur utilisation en français est controversée :

* alternative (ça, on le savait déjà, merci l'EII) qui ne veut pas dire comme en anglais un choix entre plusieurs choses mais bien un choix entre DEUX seulement
* confronter à des problèmes (voir Robert)
* impact pour dire conséquences, enfin avec quelques exceptions qui, je trouve, compliquent tout et empêchent finalement de comprendre dans quels cas on peut l'utiliser et dans quels cas on ne peut pas (voir Robert)

- Attention aux classiques du style l'emploi de l'indicatif après "après que" (oui, c'est moche, mais c'est comme ça ! ) et à d'autres choses, qui ont l'air connus de presque tous sauf de moi apparemment, du genre "à la suite de" et pas "suite à" (très bizarre quand même surtout que le Robert dit le contraire, mais bon...)

J'ai véritablement appris des choses en français car je ne connaissais pas la plupart des choses que je viens d'écrire il y a un mois et demi ; je me suis dit que certains d'entre vous seraient ravis de les apprendre aussi...

Enfin voilà, c'était les conseils de la semaine et les petites infos encourageantes de votre envoyé spécial, Céline Pévenage ;)
Et tant que j'y suis, j'envoie plein de bisous et surtout plein de courage à tous mes amis EIIiens qui rendent leur mémoire et sont en deuxième sess en ce moment. La délivrance est proche, courage à tous ! Tous diplômés en septembre, go, go !!!

2 commentaires:

  1. "Suite à", c'est un belgicisme! Les profs de danois me l'ont sûrement répété des dizaines de fois :D

    Et sinon Céline, très chouette ton blog :) C'est cool de pouvoir lire ce que vous faites (et de pouvoir vous envier!!), et pour avoir supprimé le blog que je faisais en erasmus après même pas 2 mois (hum :p), je sais que c'est vraiment pas facile de le tenir à jour, donc bravo pour la longueur des articles!

    Bonne fin de séjour et courage pour le retour, Charleroi est toujours une aussi belle ville :p

    A bientôt! Bisous!
    Madeleine

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  2. Ohh merci Madeleine ! En effet, c'est pas toujours facile de le tenir à jour, d'ailleurs on a eu eu des périodes de creux mais SUITE A (hihi!je suis belge, moi!) certaines pressions familiales (je t'aime maman), on s'est dit que ça serait quand même dommage de pas partager ça avec les autres...
    Et merci pour l'explication de "suite à", parce que je ne comprenais vraiment pas le problème. Mais c'est curieux parce que les Français et les Suisses qui sont ici avec moi ont été corrigés aussi dans leur propre école, donc c'est un mauvais usage très répandu... N'empêche quand une majorité de personnes de l'ensemble de la francophonie l'emploie spontanément, est-ce qu'un mot ne devrait pas rentrer dans l'usage ? Enfin, ceci est un autre débat... Gros bisous Mad' et à bientôt j'espère !

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